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LBO mode d'emploi



Voici la définition qu'en donne Wikipedia:

Un financement d'acquisition par emprunt, également désignée par le sigle LBO (pour l'anglais leveraged buy-out) consiste à racheter une société en ayant recours à de l'endettement bancaire aussi appelé effet de levier.

C'est l'entreprise rachetée qui rembourse la dette ayant servi au rachat, l'acquéreur finançant le prix d'acquisition à la fois par des apports en fonds propres et par endettement. L'acquéreur utilise dans ce but une structure juridique autonome, appelée "Holding", qui paiera le prix d'acquisition à la fois en s'endettant et grâce aux fonds propres apportés par l'acquéreur. L'acquéreur apporte des fonds soit seul, soit en faisant rentrer au capital de la holding d'acquisition un ou plusieurs fonds d'investissement (selon les moyens financiers du repreneur et la taille de la société reprise). Ce montage, qui s'est généralisé dans le début des années 90, a permis la transmission de milliers d'entreprises. Cependant, le LBO est par définition financièrement tendu, car il fait supporter à l'ensemble holding + société acquise une dette particulièrement lourde. C'est pour cette raison que toutes les sociétés ne sont pas éligibles au LBO. Afin de rembourser la dette d'acquisition, l'acquéreur poursuivra une politique d'amélioration de la rentabilité et de développement de l'entreprise.

Cette mise sous pression financière de la société-cible est souvent critiquée par les syndicats de salariés. Dans certains cas, elle peut au contraire faire le bonheur des fonds d'investissement spécialisés, qui prennent cependant un risque de perte de leur investissement plus grand que dans un investissement classique, l'endettement supplémentaire augmentant le risque de faillite.

La crise financière 2007-2008 a mis en évidence la fragilité de ce type de montage en cas de retournement économique. D'autre part, la crise financière a fait apparaître que s'est formée une véritable bulle du LBO : les liquidités étant très abondantes sur le marché, les fonds d'investissement se sont mis en concurrence pour un nombre de sociétés-cible limité, d'où une valorisation de plus en plus forte des sociétés, celles-ci ayant explosé dans les années 2005, 2006 et suivantes. Les méthodes de valorisation lors de l'acquisition des sociétés cibles se sont en effet déconnectées de la réalité, et ont suivi les valorisations toujours plus hautes du marché, n'ayant plus de lien avec les fondamentaux de la société acquise, d'où la formation d'une bulle du LBO.
la suite ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/LBO et c'est très intéressant. A regarder en particulier "fragilité des LBO" et "LBO secondaires".

 

Voici un sujet assez pédagogique sur France 2, le 21 octobre 2009 au jt de 20h00, même si les statistiques données sont fausses car incomplètes:

 

 

 

 


Voici la définition qu'en donne le journal  le figaro  un journal de gauchistes comme chacun sait:

L'acquisition par emprunt, ou LBO pour Leverage By Out, est monnaie courante sur les marchés financiers. Elle est utilisée pour racheter des entreprises avec un minimum de fonds. Mais c'est aussi une pratique fortement critiquée pour ses conséquences économiques et sociales.

A chaque problème sa solution. Les investisseurs motivés mais peu fortunés ont trouvé leur solution pour racheter des entreprises : le LBO. Cette technique d'acquisition financière par effet de levier s'est développée dans les années 70 pour devenir courante aujourd'hui. L'idée en est relativement simple. L'entreprise X, spécialisée dans la vidéo en ligne, réalise un bénéfice net par an qui vous apparaît, vous investisseur, des plus intéressant. Votre ambition est dès lors d'en devenir actionnaire majoritaire. Seulement, votre portefeuille est limité. Pour contourner le problème, vous créez une holding qui va l'acquérir par emprunt. Bien évidemment, vous escomptez rembourser cet emprunt par les bénéfices de l'entreprise. En effet, il sera financé par la remontée des cash-flows nets de la cible vers la holding.
Qu'est-ce que l'effet de levier? Votre apport personnel est de 4 millions d'euros, votre cible en vaut 10. Pour monter votre holding vous empruntez 1 million d'euros. Votre société vaut donc cinq millions d'euros. Pour acquérir X vous empruntez à nouveau auprès des banques 5 millions d'euros. Ainsi entre votre holding, 5 millions d'euros, et l'emprunt, 5 millions, X est vôtre. C'est l'effet de levier. A partir d'une somme réduite vous vous emparez d'une entreprise qui pèse cinq fois plus que votre apport personnel initial. Reste à rembourser votre emprunt.
Effet pervers. La difficulté du mécanisme est de ne pas acculer la société achetée à la faillite. En effet, votre holding réclame des sommes importantes pour rembourser sa dette. Il faut donc que la société fasse remonter des sommes importantes. Au risque de l'étouffer. Après trois ans de restructuration, trois firmes déclaraient vendre leurs participations dans Burger King. Auparavant, elles prenaient 367 millions de dollars sur le groupe. En France, des syndicalistes ont monté des collectifs ''anti-LBO'' afin de dénoncer ces rachats. De plus en plus d'entreprises sont rachetées par des LBO successifs les endettant chaque fois plus. Ces montages financiers sont aussi de plus en plus utilisés par les entrepreneurs afin de revendre leurs entreprises. Les cadres dirigeants en deviennent les propriétaires, la succession est assurée.

Sur Politis on trouve le dossier complet suivant:

Des LBO pas très sociaux

Lundi 17 décembre 2007 à 17:59 :: Thierry Brun ::#443 ::rss

Dans une lettre ouverte adressée au président de l’Association française des investisseurs en capital (Afic), le collectif LBO, qui milite contre la financiarisation de l’économie, conteste une étude sur « l’impact social des opérations de LBO en France », citée dans un article du Financial Times du 6 novembre.

Cette lettre ouverte du collectif LBO porte sur la technique de Leverage Buy Out (LBO), la plus utilisée par les fonds d’investissement pour l’achat d’entreprise (http://www.collectif-lbo.org). Elle met en lumière les méthodes de ces fonds pour justifier leurs opérations spéculatives. En utilisant la technique du LBO, les fonds rachètent à crédit des entreprises et remboursent la dette générée par le rachat en puisant dans les bénéfices dégagés grâce à une rentabilisation à marche forcée de l’entreprise concernée. L’idée est de pouvoir revendre la société au bout de quelques années avec une plus-value conséquente.

Ces méthodes d’acquisition d’entreprises par effet de levier sont très controversées. Evaluer les conséquences de ces pratiques spéculatives sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail est l’objet d’une bataille menée depuis quelques années par le collectif. Car, « les LBO des fonds d’investissement illustrent parfaitement les dérives du capitalisme financier ; de plus en plus d’entreprises, des PME aux grands groupes du CAC 40 ont des politiques de gestion répondant à la sur-création de valeur pour l’actionnaire ».

La lettre ouverte s’appuie sur une évaluation critique d’une étude sur « l’impact social des opérations de LBO en France », citée par le président de l’Association française des investisseurs en capital (Afic) dans un articlue récent du Financial Times.

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Article du Financial Times

Réalisée par Alain Gély, statisticien, économiste et ancien responsable de la méthodologie des enquêtes statistiques au ministère de l’Industrie, par ailleurs membre du collectif LBO, l’analyse de l’étude du cabinet Constantin révèle qu’elle « est affectée par de très sérieuses distorsions (biais de sélection, taux de réponse faible) qui en invalident totalement les résultats quantitatifs. Au total, les 94 entreprises répondantes ne peuvent absolument pas être considérées comme représentatives du millier d’entreprises sous LBO ni comparées brutalement aux autres entreprises françaises. De plus, les informations qualitatives recueillies auprès des seuls chefs d’entreprise reflètent certainement très mal le point de vue des salariés concernés ».

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Analyse de l’étude Constantin

Le Collectif LBO regrette aussi dans sa lettre « que les cas scandaleux […] (notamment ARENA, CEGELEC, EUROFARAD, TDF & VVF) n’aient fait l’objet d’aucune sanction » de la part de l’Afic. « Le supposé “code de déontologie” validé par l’Autorité des marchés financiers ne serait-il qu’un alibi à conduire une politique économique dans les entreprises sans en assumer les conséquences sociales ? » Le collectif ajoute : « Nous ne pouvons accepter de voir le droit social continuer d’être ainsi bafoué dans notre pays, sous prétexte que les fonds d’investissement actionnaires d’une entreprise sous LBO se considèrent comme des irresponsables en la matière (pouvant cautionner une direction d’entreprise qui mettrait en danger la vie d’autrui), et ce alors qu’ils sont les premiers à revendiquer leur action dans la création de valeur ».

Plusieurs centaines d’entreprises seraient concernés en France par des LBO, « avec à la clé précarité et suppression d’emplois pour assurer la rentabilité », selon le député communiste Alain Bocquet, qui a demandé une commission d’enquête sur leur coût social. « Demain n’importe quel groupe peut-être concerné, comme par exemple la tentative de rachat de Vivendi par le groupe KKR (fonds d’investissements américains) qui était prêt à mettre 40 milliards d’euros », a indiqué Philippe Matzkowski, président-fondateur du collectif LBO. Ce rachat par endettement, s’il s’était concrétisé fin 2006, aurait été le plus important de ce type jamais réalisé dans le monde.

« Selon les données publiées par l’Association française des investisseurs en capital, et sur la base d’une étude réalisée par le cabinet d’audit Ernst&Young, en 2005, le capital investissement a levé 12 milliards d’euros et a investi 8,1 milliards d’euros dans 1 253 entreprises non cotées, soit une hausse de 55,6 % par rapport à 2004. Il représente, à travers les 4 852 entreprises en portefeuille, près de 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 1,5 million d’emplois, soit près de 9 % des effectifs salariés du secteur privé », indique aussi un rapport parlementaire présenté par Alain Bocquet.

PDF - 290.3 ko
Rapport d’Alain Bocquet

Sur Agora vox
Vous avez aimé les subprimes ? vous adorerez les LBO !


le script d'une émission de Pascale Fourier (des sous et des hommes):
Private equity et LBO

dans le journal l'express, repris sur contre info:
La martingale des LBO
6 février 2007

Les financiers ont imaginé une martingale fort lucrative. D’abord, un fonds d’investissement rachète une entreprise, en n’engageant qu’une part très faible de ses propres capitaux. Profitant de taux d’intérêt très bas, elle s’endette lourdement - c’est le levier - souvent à hauteur de plus des deux tiers. Puis le fonds rembourse la banque grâce aux dividendes fournis par la société.

Illustration : JP morgan, fondateur de la banque du même nom et membre éminent des « Barons Voleurs », surnom donné aux industriels qui ont amassés d’énormes fortunes à la fin du 19eme aux USA

"Le capital-investissement se décompose en trois activités, énumère Gilles Mougenot, patron du fonds d’investissement Argos Soditic. Il y a le capital-risque, qui consiste à injecter de l’argent dans de jeunes sociétés jugées prometteuses ; le capital-développement, qui permet aux fonds d’entrer de manière minoritaire dans des sociétés afin de participer à leur croissance ; enfin le capital-transmission, qui consiste, par le biais d’un endettement important, à racheter des sociétés non cotées."

C’est cette dernière activité qui, depuis que le krach de la nouvelle économie de 2000 a limité les investissements en capital-risque, a le vent en poupe. Car, avec le capital-transmission, plus généralement appelé LBO (leverage buy out), les financiers ont imaginé une martingale fort lucrative.

D’abord, le fonds rachète une entreprise, en n’engageant qu’une part très faible de ses propres capitaux. Profitant de taux d’intérêt très bas, elle s’endette lourdement - c’est le levier - souvent à hauteur de plus des deux tiers. Puis le fonds rembourse la banque grâce aux dividendes fournis par la société. Condition : que celle-ci puisse rendre régulièrement assez d’argent pour rembourser les créanciers des fonds. D’où la tendance de ces derniers à administrer à ces sociétés parfois ronronnantes un traitement de choc visant à les transformer au plus vite en véritables cash machines. Enfin, dès qu’une occasion de plus-value intervient, le fonds cède la société au plus offrant.

"En général, précise un gérant de fonds, nous attendons un retour sur investissement de l’ordre de 20 à 30%. Mais pour cela, et ce n’est pas le plus facile, il faut parvenir à bien vendre." En la matière, les résultats des fonds - ne serait-ce que dans l’Hexagone - sont souvent impressionnants.

Des exemples ? Panzani, achetée à Danone en 1997 dans un package comprenant William Saurin et Amora-Maille, pour un total de 350 millions d’euros, et revendue, seule, en 2005, pour 640 millions d’euros.

Terreal, le spécialiste de la tuile terre cuite, repris 470 millions par Carlyle à Saint-Gobain en 2003 et cédé 860 millions deux ans plus tard seulement - une plus-value si énorme que les salariés se sont mis en grève pour obtenir, eux aussi, une part du gâteau.

Ou encore le fabricant d’équipements pour bateaux Navimo, acquis 13 millions d’euros en 1997 par deux fonds et revendu 120 millions d’euros, en 2004, après trois LBO successifs !

Alors, comment font les fonds ? A cet égard, leur réputation est bien établie : pour gagner de l’argent, leur unique obsession serait de couper dans les coûts - en commençant, bien sûr, par tailler dans la masse salariale.

"Lorsque nous arrivons dans une entreprise, il est vrai que nous passons l’ensemble des postes au peigne fin, témoigne un dirigeant de fonds, mais c’est avant tout dans un souci de bonne gestion." Pourtant, si l’arrivée de fonds au sein de sociétés fait courir un frisson le long de l’échine des patrons et des salariés concernés, ce n’est pas toujours sans motif.

Bien souvent, en effet, la "rationalisation" de l’activité passe, dans un premier temps tout au moins, par la suppression d’un certain nombre d’emplois. Ainsi le distributeur de jouets Toys’ R’ Us, racheté en mars 2005 par les fonds KKR et Bain Capital, vient-il d’annoncer la suppression de plus de 75 magasins et de 3 000 emplois, soit 11% des effectifs.

Autre accusation récurrente : les gérants de fonds, les yeux braqués sur la rentabilité à court terme, auraient une forte tendance à se débarrasser des activités non immédiatement rentables, sans guère se préoccuper de stratégie industrielle à moyen et à long terme.

Exemple de ces méthodes : le rachat à Danone par CVC Capital Partners, en 1999, du spécialiste de l’emballage en verre BSN Glasspack. Le fonds ne perd pas son temps : rapidement, il fait remplacer les deux dirigeants.

A peine le nouveau management installé, il ferme deux usines, vend les activités considérées comme non stratégiques, augmente la productivité et le prix de vente. Après ce redressement éclair, CVC revend en juin 2004 ses parts à un industriel, Owens Illinois, multipliant au passage par 2,5 sa mise de départ.

"Une fois l’entreprise passée sous la coupe d’un fonds, analyse un manager débarqué après quelques mois par son nouvel actionnaire, elle se retrouve parfois exsangue, car privée de toute cohérence industrielle."

D’autres fois encore, les fonds, obnubilés par les ratios financiers, finissent par en oublier la dynamique propre au secteur dans lequel ils investissent. Exemple : les enseignes de développement photographique Photo Station et Photo Service, reprises en 2001 par le fonds britannique Cinven pour 282 millions d’euros.

En plein essor du numérique, le fonds ne parvient guère à endiguer la baisse des ventes. "Nous n’avons jamais bien compris pourquoi ils avaient investi dans ce secteur déclinant, témoigne Denis Lauxire, délégué CFDT chez Photo Station. Ils ont quand même un peu essayé de redresser la boîte, et puis ils ont rapidement laissé tomber." Résultat : il y a quelques semaines, Cinven a revendu, pour quelques millions d’euros, l’enseigne à ses fondateurs, laissant l’entreprise et ses salariés dans la plus grande incertitude.

(...)

Bernard Marris : « Un danger pour le tissu industriel »

La montée en puissance des fonds d’investissement est-elle inquiétante ?

Oui, car ils mettent en danger le tissu industriel des pays dans lesquels ils investissent. Ne restant qu’un temps très court dans une société, ils négligent toutes les dépenses non immédiatement rentables, telles que la recherche-développement ou la formation. A terme, c’est extrêmement destructeur. Et pas seulement pour les entreprises concernées.

C’est-à-dire ?

Le mode de gestion des fonds sert de référence à beaucoup de managers, même si les fonds en question ne sont pas présents dans le capital de l’entreprise qu’ils dirigent. Ainsi, l’exigence d’un taux de rentabilité élevé est devenue la règle. Du coup, tout le monde privilégie une gestion à court terme, avant tout financière, à la mise en œuvre d’un véritable projet industriel.

 

sur "les laboratoires du changement social, de Danielle Bleitrach:

Publié 13 août 2007 Les laboratoires du changement social 25 Comments

midas22.jpg La punition de Midas

J’ai tenté ici même de vous montrer que la “crise dite des “subprimes” n’était que la pointe de l’iceberg, nous sommes devant une crise systèmique que l’on pourrait également prendre par d’autres entrées comme le développement des dépenses d’armement. le fait essentiel est que nous sommes dans une phase du capitalisme qui détruit les êtres humains et l’environnement. Il s’agit de défendre l’humanité. Mais prenons un exemple concret: les LBO. Je sais bien que c’est difficile et qu’en général on préfère papoter autour des moeurs de Sarkozy, on se fait plaisir en ressassant des idées creuses  et pourtant la question qui nous est posée est bien celle de l’adversaire et des moyens que nous avons de nous battre. Aujourd’hui… C’est de notre vie dont il est question…

Nous assistons depuis l’année 2000, à la croissance extraordinaire des « fonds », en particulier aux Etats-Unis mais pas seulement. A l’échelle mondiale, les opérations réalisées par ces fonds ont dépassé 300 milliards de dollars en 2005, 600 milliards en 2006 essentiellement par LBO (leveraged buy out ou rachat d’entreprise par effet de levier) Il s’agit d’une technique financière par laquelle un fond d’investissement rachète une entreprise en se finançant principalement (à hauteur de 75% à 90 %) par endettement.  Ce qui peut apparaître comme une simple technique financière a pris une telle importance que certains analystes y voient une transformation majeure du capitalisme globalisé. Il faut bien comprendre que nous sommes à la fois dans le capitalisme, l’impérialisme ce que Marx décrit en terme d’exploitation et de surexploitation, de crises de surproduction par rapport aux salaires, ou encore dans la mondialisation de l’économie, et en même temps dans quelque chose de nouveau. Il y a l’existence d’un cancer financier qui vient renforcer l’exploitation donne un autre contenu à la mondialisation moins créateur et plus destructeur. A ce stade du capitalisme, il  ne produit pas nécessairement (du moins aujourd’hui) les conditions du rassemblement (prolétaires de tous les pays unissez-vous) parce qu’à la fois  cette phase du capitalisme concentre la production  et  isole ne serait-ce que par le chômage massif, mais aussi des formes d’individualisation sur lesquelles il nous faudra revenir. Mais tentons de voir à travers les LBO comment s’articulent exploitation dans le secteur productif et spéculation financière, menace d’un krach mondial dont les “subprimes” ne sont qu’un des déclencheurs potentiels parmi d’autres.

Danielle Bleitrach

 

Le LBO est une opération financière qui consiste à acheter une entreprise à crédit avec des investisseurs majoritaires, souvent associés avec des cadres de direction, à rembourser l’emprunt par la richesse produite par la société, et surtout à la revendre dans le court terme avec profits.  Le principe en est que plus le taux de rendement exigé d’un investissement est élevé, plus le retour sur investissement doit être court. Et effectivement grâce à ce mécanisme de revente rapide non seulement des entreprises mais des dettes d’acquisition, le rendement est de 26% alors qu’il est seulement de 15% en Bourse.

Comment cela se passe prenons deux exemple, soit des cadres veulent racheter une entreprise par exemple à un propriétaire qui veut se retirer sans héritier, soit un grand groupe veut se débarrasser d’une filiale pour avoir des liquidités. Dans les deux cas ce sont des entreprises prospères, sans endettement.
Dans le premier cas, les principaux cadres n’ont pas les finances nécessaires , ils font appel à un « fond LBO », celui-ci monte un holding qui rachète l’entreprise pour 100 millions d’euros :  15 millions d’euros dont 0,9 apportés par les cadres et 14,1 par les fonds d’investissement LBO, ce qui fait 15% du prix, les 85% restant sont empruntés aux banques mettons à un taux de 5.
Les profits futurs vont servir à payer les intérêts du prêt. Au bout de 4 ou 5 ans, le fonds va revendre l’entreprise à un autre fond d’investissement avec plus-value, les cadres également, ce qui leur rapport mais nous allons voir les conséquences pour l’entreprise et ses salariés, elles sont loin d’être aussi bénéfiques (2).
Dans le deuxième cas, celui du groupe qui se débarrasse pour avoir des liquidités d’une de ses filiales dont il détient 51% des actions, un fond d’investissement se présente et rachète les 51% et va même tenter de racheter souvent par sortie de Bourse les actions restantes.
Dans les deux cas il faut noter que l’entreprise paye maintenant des charges financières qu’elle ne payait pas  avant, ce qui va peser sur son rendement financier même si son rendement économique reste bon. Il est à noter qu’aujourd’hui, environ 9 % des salariés du secteur privé dans le monde travailleraient dans des entreprises détenues par des fonds de capital investissement. Et cela ne fait que s’accroître puisque en 2005, les opérations de LBO représentaient 6,3 milliards d’euros en Europe, soit 78% des transactions. La France se classe à la seconde place en Europe derrière le Royaume uni.
Les fonds d’investissements ont leur « patrie » aux Etats-Unis, mais l’Europe s’est jetée dessus comme nous l’analysons dans notre article sur la crise financière.
Autre remarque puisqu’il y a endettement, il y a diminution des recettes fiscales de l’Etat, l’argent passant dans le paiement des intérêts.
Enfin, comme nous allons le voir cet endettement engendre un mode de gestion spécifique, et il faut bien comprendre que l’on tente de plus en plus à l’imposer au secteur public. On ne comprend rien à « l’autonomie des Universités », si l’on ne mesure pas ce transfert qui est la méthode sarkozienne empruntée au reaganisme et aux néo-conservateurs, gérer par l’endettement.

Les conséquences des LBO
a) L’emploi et les salaires : “ le pouvoir disciplinaire de la dette”
L’objectif des LBO est selon ses défenseurs de mettre l’entreprise « sous tension » dans la gestion de ses dépenses et de ses investissements. Il est affirmé clairement « le pouvoir disciplinaire de la dette ». L’effet négatif réside également dans l’opacité du système pour ses salariés, y compris les cadres. Un business plan a été défini par le fond d’investissement, tout est managé au moment de l’achat : produits, implantation, stratégie financière. Les cadres ne sont plus que les exécutants du holding.
Les fonds du LBO fixent aux dirigeants de l’entreprise l’objectif de diminuer le plus possible les coûts de l’entreprise. Et ce d’autant plus que la revente est prévue rapidement. Ce qui a un effet totalement négatif sur les salaires (3). Ce n’est donc pas un hasard si comme nous l’avons vu à propos de la crise des « subprimes » les salaires ont stagné à partir de 2000 aux Etats-Unis. Nous assistons donc à des suppressions d’emploi, une diminution de la masse salariale mais aussi une précarisation des statuts et une stagnation, voir une diminution des salaires. Ce qui se combine avec une dégradation des conditions de travail, d’hygiène, de sécurité. Un climat social de moins en moins collectif, la traque contre les syndicalistes.

b) L’investissement productif
Comme les fonds payent de plus en plus cher leurs acquisitions, il faut qu’ils sortent de plus en plus vite pour accroître leur rentabilité. Donc ils se désintéressent de l’avenir à long terme de l’entreprise. En particulier dans le domaine de la recherche, ce qui est contradictoire avec le caractère compétitif de l’innovation. D’où là encore la nécessité du pillage du public et son pilotage par le capital.

c) au niveau macro-économique :
Le mécanisme du LBO est basé  sur la substitution de dettes, qui sont des charges pour l’entreprise (donc diminuent le résultat imposable) à des dividendes pour les riches dont on supprime de fait l’impôt sur la fortune. Donc c’est une perte de recette fiscale pour l’Etat, pour financer le service public, la protection sociale (4).
Les LBO ne fonctionnent que parce que les taux d’intérêts sont historiquement bas. Sur cette question je vous renvois à mon article sur la crise financière et sur les commentaires, en particulier tout ce qui a trait à la baisse du dollars, à la Chine et au Japon. Si les taux d’intérêts partent à la hausse cela va déséquilibrer les montages et entraîner des faillites d’entreprise.
On retrouve toutes les caractéristiques de la bulle spéculative, et le risque devient de plus en plus élevé puisque les fonds ont de plus en plus de mal à placer leurs dettes, comme d’ailleurs à trouver des cibles d’entreprises, le krach à la suite de quelques faillites n’est pas exclu, ou à la suite d’une remontée brutale des taux d’intérêt… C’est une destruction du tissu économique et social mondial mais qui comme nous l’avons vu a particulièrement atteint la France, et va encore s’accélérer avec les interventions de Sarkozy.

Danielle bleitrach
(1) Depuis janvier 2006, le fonds KKR a réalisé des opérations représentant 92 milliards de dollars par le biais des LBO .  KKR dont je note dans l’article sur la crise financière « pour les nuls » qu’il a eu de plus en plus de mal à placer ses achats, en fait comme on va le voir ses dettes. KKR a racheté ainsi les pages jaunes  en France, dans le même temps rachetait Chrysler, mais aussi Texan TXU (45 milliards de dollars) c’est-à-dire l’une des plus grandes entreprises de production et de distribution de l’énergie avec y compris une centrale nucléaire. La liste est longue Pages jaunes,CEGELEC, PICARD- courte paille, VIVARTE,TDF, Le Printemps, UPC-noos, Legrand, Yoplait des entreprises passées sous LBO.
(2) (2) la revue Challenge du 22 février 2007 donne quelques exemples de fortunes rapides des managers de ce type d’opération ?
(3) Dans le dossier de la CGT que nous avons largement consulté pour cet article, il est fait état des propos de Boris merlino, délégué CGT chez Picard (entreprise passée sous LBO) : quand je suis entré en 2000 au plus bas de l’échelle, j’étais payé 190 Euros au-dessus du SMIC. J’ai progressé de plusieurs échelons, et mon salaire ne dépasse plus le SMIC que de 15 euros .
(4) Il faut ajouter à cela le fait que le gouvernement français a décidé l’exonération sur les plus values des LBO à partir de 2007.



Les serial LBO sont-ils des pousse-au-crime ?

 

Par Par Christophe J. Nijdam, Associé-gérant CapitalAction, maître de conférences à
Sciences Po Paris




Dossier CFDT:
http://www.cadres-plus.net/bdd_fichiers/429_11.pdf


Dossier PS:
http://actus.parti-socialiste.fr/2008/06/02/colloque-lbo/

Dans le journal le monde du 26 juin 2009:
Les difficultés des "LBO" pèsent sur les banques

Les risques juridiques et pénaux (à méditer par nos dirigeants):

sur  http://www.lexinter.net/JF/lbo_et_lmbo.htm

Le LBO

La technique du LBO, importée des Etats Unis,  consiste à financer l’acquisition d’une société par l’effet de levier de l’endettement  (leveraged buy out

Dans un  montage en LBO les actifs financiers de la société, la trésorerie et les flux financiers futurs, sont utilisés  pour financer l’acquisition par le repreneur de la société,

La technique est séduisante pour l’acquéreur, puisqu’il fait supporter par la société achetée la charge du financement de l’acquisition ce montage financier . Dans un  montage en LBO les actifs financiers de la société, la trésorerie et les flux financiers futurs, sont utilisés  pour financer l’acquisition par le repreneur de la société

Les LBO's donnent naissance à des créances qui sont à haut rendement, car risquées. Le financement des LBO donnent souvent lieu à titrisation, avec des véhicules de titrisation du type CLO's, avec des produits de financement structuré. Depuis 2005 la montée en force des opérations de LBO's avait caractérise une hausse des leviers d'endettement des prix d'acquisition.

 

LES DANGERS DES MONTAGES EN LBO 

La technique du LBO heurte frontalement les principes fondamentaux du droit des sociétés. Il y a en effet une opposition entre la logique du LBO et la logique du droit des sociétés français.

La technique du LBO est susceptible d’entrainer la responsabilité civile et pénale des acquéreurs, ainsi que le soulignent la pratique française ([1]) comme la pratique internationale ([2])

 

Elle est en opposition avec l’existence d’un patrimoine propre de la société. A la différence du droit américain, où la société reste de nature fondamentalement contractuelle, le droit français est fondée sur la protection du patrimoine social et de l’intérêt social.    Un LBO repose sur l'exploitation des fonds provenant des disponibilités et capacités financières de la société cible.  La société est appauvrie pour l’enrichissement de l’acquéreur.


Le montage en LBO heurte par ailleurs l’interdiction faite aux dirigeants/actionnaires de la cible d’user des actifs sociaux dans un intérêt contraire à l’intérêt de celle-ci. La confusion entre les intérêts de la cible et les intérêts de l’acquéreur entraîne la responsabilité civile pour faute de gestion, mais aussi la responsabilité pénale pour abus de abus de bien social, abus de crédit .

En cas de cessation de paiement de la filiale, la responsabilité de la holding pourra être engagée au titre de l’extension du redressement judiciaire. Une action en comblement de passif peut également être intentée à l’encontre des dirigeants responsables de cette situation.

Lorsque le monteur est aussi le repreneur et ainsi doublement le bénéficiaire de l’opération, le conflit entre l’intérêt de la société et l’intérêt du monteur devient particulièrement aigu et durable. Si les ponctions financières sont telles qu’elles nuisent aux intérêts essentiels de l’entreprise, la mise en œuvre des pouvoirs de l’actionnaire et ceux dont il dispose dans les organismes de contrôle, et a fortiori ceux qu’il s’arroge en tant que dirigeant de fait, constitue un abus de majorité , un  abus de pouvoir et un abus de biens sociaux. Il y a en effet une gestion, une utilisation des biens (les actifs financiers) et du crédit de la société qui est contraire à l’intérêt de la société et dans l’intérêt personnel de l’actionnaire ultime et dirigeant de fait du groupe de même qu’un abus de pouvoir.

PME attention danger sur IE love PME:
http://www.ielovepme.com/finance/287-lbo-pme-attention-danger-.html

Les gogos des LBO par :
Par François Lenglet, rédacteur en chef à La Tribune.
François Lenglet, rédacteur en chef de La Tribune, photo d'Albert Caen.

Il y trois ans, le prix des logements a commencé a chuter dans les états américains du Nevada, de Californie, de Floride et d'Arizona. Largement ignorée à l'époque, cette information était un fait porteur d'avenir. On y voyait les prémices de la crise des "subprimes" qui allait se déclencher en février 2007, et de son effet dévastateur. Les graves difficultés de l'entreprise Monier, un fabricant de toitures, et le "bouillon" qu'elles occasionnent pour son propriétaire, le fonds d'investissement Paribas Affaires Industrielles, pourraient bien être l'un de ces événements précurseurs, annonçant une nouvelle secousse financière.

Jusqu'en 2007, les rachats d'entreprise par endettement se sont multipliés, à des prix toujours plus élevés, pour des centaines de milliards de dollars. Certaines firmes ont changé de propriétaire plusieurs fois dans l'année, exactement comme une tonne de cuivre sur le marché des matières premières. Emprunts faciles, rémunérations délirantes, naïveté incroyable : les artistes du "private equity" qui réalisaient ces montages périlleux ont succombé aux mêmes illusions que Wall Street.

Soulignons l'esprit d'à propos de Paribas Affaires Industrielles, qui achète Monier en février 2007, c'est-à-dire presque au plus haut. Ou encore celui de Wendel, qui monte au capital de Saint-Gobain encore plus tard. Ces gogos du LBO sont comme des Cendrillons à l'envers : ils sont montés dans le carrosse à minuit moins deux. Et ils vont passer la nuit dans la citrouille.

La bulle des "Leverage Buy Out", ces rachats d'entreprise financé par emprunt, est en train d'exploser, sous l'effet de l'effondrement de la conjoncture et de la raréfaction du crédit. Comme pour les "subprimes", le dénouement des positions va se traduire par des créances irrecouvrables et des pertes bancaires. Nous voici au mieux à mi-chemin de la crise, trois ans après son commencement : les bulles boursières et immobilières ont crevé, celle de l'endettement se dégonfle seulement. Restera la fille de toutes les bulles, plus grosse que les mères, celle de la dette des états.

Pour soigner ces spéculations, il n'y a qu'un remède, mais il est toujours efficace : la baisse des prix. Si une crise est longue, c'est à cause de notre réticence psychologique à accepter les ajustements - le déni. A cause de notre désir de retrouver le monde d'avant. Le temps de la crise est celui de l'esprit humain, de la difficulté qu'il éprouve à accepter que le carrosse soit devenu citrouille.

flenglet.fr


Salins du Midi : un LBO « salé » pour le contribuable sur rue 89

Les Salins-de-Giraud, en Camargue (Josélito Tirados/Flickr).

Savez-vous ce que c'est qu'un LBO ? « Leverage buy out » ! Rachat par effet de levier. Des actionnaires souhaitent se débarrasser d'une société. Ils conseillent aux cadres de celles-ci, ou à de nouveaux investisseurs, de la racheter en s'endettant. En général, l'endettement est important, car les cadres ne disposent pas d'un gros capital et l'investisseur éventuel qui vient à leur côté veut risquer le moins de capital possible. C'est cela le « levier ». Avec une société au capital de 100, j'emprunte 1000 ! Et si je gagne 10% sur 1000, cela procure à mes fonds de 100 un rendement de 100%.

Ni esprit patrimonial ni esprit d'entreprise de long terme, encore moins de « rôle social »

Les nouveaux propriétaires espèrent bien tirer de l'entreprise un rendement tel qu'ils pourront largement payer l'intérêt et rembourser l'emprunt, mais, surtout, revendre avec profit. Pour gonfler les résultats, ils « serrent donc tous les boulons », éventuellement licencient au maximum pour réduire les coûts, histoire de dégager un ou deux résultats annuels positifs pouvant intéresser de nouveaux acquéreurs.

Il y a rarement chez eux d'esprit patrimonial, d'esprit d'entreprise de long terme, encore moins de « rôle social ». Certains « fonds d'investissements » se sont spécialisés dans cette activité, soit comme prêteurs, soit plus souvent, comme actionnaires aux côtés des cadres qui mettent en œuvre le LBO. Les prêteurs, bien entendu, prennent en gage la société. En cas de malheur, elle devient donc leur propriété.

Autrefois, dans les années 1980, les Salins du Midi (sel pour le dessalage routier, « fleur de sel de consommation, vins de Listel ..) étaient propriété de la Compagnie de Suez. Elle s'en est séparée, en 1996, au profit d'un consortium anglo-saxon Morton et Rom and Hass, lequel a revendu, sous forme de LBO, en2006. Entre temps, une gestion pour le moins discutable a brisé l'élan des Salins du midi dans son domaine d'origine ; des cadres affirment qu'ils avaient vocation à devenir la première entreprise saline d'Europe.

Sous quelle forme a eu lieu le LBO ? Une société, Salins international, a été créé par dix-sept des cadres de l'ancienne entreprise, dont l'ancien PDG. Sont entrés dans son capital Crédit agricole et Checkers capital, un fonds spécialiste des LBO, et la banque ABN-AMRO qui, on le sait, vient d'essuyer une lourde perte (880 millions) dans la crise bancaire de l'automne.

Cette structure a emprunté aux trois mêmes 144 millions d'euros (ce qui, au moins pour le Crédit agricole et ABN Amro était hétérodoxe) pour le rachat, ce qui correspond à des intérêts annuels de 15 millions d'euros. Le résultat des Salins correspond à ces intérêts. La société rachetée ne dégage donc plus d'excédent au-delà et ne peut pas rembourser. Un premier plan social de 76 personnes avait eu lieu, en 2007, sur le site du village des Salins-de-Giraud, dans les Bouches du Rhône.

Licencier 144 personnes au prétexte d'investir dans de nouvelles activités

Aujourd'hui, les actionnaires-prêteurs menacent d'un nouveau plan de 144 personnes dont 57 dans le Gard et le reste dans les Bouches du Rhône, au prétexte d'un investissement, fumeux aux yeux des salariés, dans de nouvelles activités (thalassothérapie, soins divers…) Pour le réaliser, ils demandent aussi de pouvoir revendre des actifs.

Lesquels ? Des terres évidemment et sur le littoral bien sûr ! Et à qui ? Au Conservatoire du littoral, c'est-à-dire aux pouvoirs publics régionaux et nationaux. Il s'agirait de vendre à 90 centimes d'euros le mètre carré (9000 euros l'hectare) 9350 hectares soit 84 millions d'euros (6150 ha dans les Bouches-du-Rhône pour 55 millions d'euros et 3201 ha dans le Gard pour 29 millions d'euros).

Le contribuable, à travers l'Etat et les Conseils régionaux du Languedoc et du Roussillon et de Provence-Alpes -Côte d'Azur, viendrait donc socialiser une fois de plus, les pertes privées de la société “ LBOisée ”. Ainsi, les actionnaires récupéreraient-ils, dans un premier temps, plus de la moitié du capital prêté, sans avoir perdu un sou d'intérêt. Si tout s'était passé sans problème pour cette première vente, on peut penser qu'une seconde aurait lieu pour boucler l'affaire sans un sou de pertes, et que les Salins du midi disparaîtraient de la carte économique.

Heureusement, un représentant du Conseil régional du Languedoc et du Roussillon, Jean-Paul Boré, vice-président, a organisé l'opposition à cette mesure au dernier Conseil d'administration du Conservatoire, faisant notamment remarquer que cette administration n'avait pas les fonds nécessaires pour cette acquisition, et s'élevant au nom de la morale des affaires, contre ce sauvetage de capitaux privés.

Il a fait remarquer aussi que ces terres une fois vendues, il faudrait impérativement les entretenir, notamment les digues, faute de quoi, la mer les rendrait vite totalement improductives et sans aucun potentiel, donc sans aucune valeur. Le contribuable aurait alors, en sus, à payer, éternellement, des charges d'entretien. Tandis que les actionnaires prêteurs auraient récupéré leur mise, après en avoir perçu l'intérêt depuis 2006. Affaire -hélas classique- à suivre !

Photo : les Salins-de-Giraud, en Camargue (Josélito Tirados/Flickr).


Dans l'express du 22 mai 2009: Du journal des finances, 27 juin 2009: money week 17 février 2010:

Le LBO menace l’immobilier commercial américain

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